Hausse des discriminations signalées à Unia, inquiet de la haine sur les réseaux sociaux
BRUXELLES 22/06 09:21 (BELGA) En 2019, Unia a reçu 8.478 signalements de discrimination, de messages et de délits de haine, soit une augmentation de 13% en un an, signale-t-il lundi dans son rapport annuel. Le service public indépendant de lutte contre la discrimination et de promotion de l'égalité des chances s'inquiète d'un "durcissement du discours sur les réseaux sociaux et dans la rue".
En cinq ans, le nombre de signalements a presque doublé, pointe Unia. Le nombre de dossiers ouverts s'affiche également à la hausse de 6,9%, avec 2.343 unités. La majorité concernait le domaine de l'emploi (28%) et des biens et services (27,4%). Plus d'un tiers (35%) portait sur des critères dits raciaux et un peu moins d'un quart (23%) sur le handicap.
Dans près d'un tiers des cas, une solution "extrajudiciaire" a été trouvée, soit hors des tribunaux. Unia a saisi la justice pour 18 cas.
Unia s'inquiète du durcissement, en 2019, du discours sur les réseaux sociaux et en rue. "Après les élections du 26 mai 2019 (qui ont notamment vu le Vlaams Belang cartonner en Flandre, NDLR), il n'y a plus eu aucune retenue", explique le directeur d'Unia, Patrick Charlier, cité dans le rapport. "Certains ont vu les résultats de ces élections comme le signal qu'ils pouvaient se laisser aller. Le ton du débat social est devenu plus dur, plus brutal, plus agressif."
Une tendance qui semble se poursuivre en 2020, avec de nombreux messages de haine qui sont apparus à la suite des controverses sur la mémoire du colonialisme ou encore la violence policière envers les personnes racisées. "Heureusement, nous avons également constaté une réaction contraire: un courant d'actions de solidarité de la part de citoyens qui souhaitent que des mesures soient prises contre le racisme structurel", glisse Patrick Charlier.
Autre motif de préoccupation: la discrimination liée à l'âge, qui concerne 143 dossiers rapportés en 2019. Celle-ci survient surtout dans le domaine de l'emploi et les principales victimes sont âgées de 45 à 64 ans. Les jeunes, eux, se plaignent davantage de difficultés d'accès au logement, observe Unia. Les plus âgés sont également confrontés à des difficultés dans le domaine des assurances, ne pouvant pas en contracter une ou devant payer une prime trop élevée.
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